Histoires et croyances amérindiennes Partie 1.

La culture amérindienne est une branche de l’histoire, que l’Homme blanc européen, puis américain, a trop longtemps essayé d’éteindre. Heureusement, la vie parviens toujours à se frayer un chemin et aujourd’hui, cette culture essaie de trouver un second souffle.

Cependant ce n’est qu’avec beaucoup d’aide et de porte-paroles qu’elle parviendra à croitre et perdurer. Une culture aussi riche, dense et pure que celle des indiens d’Amérique ne doit en aucun cas disparaitre. Il est de notre devoir à tous de rattraper les erreurs commises il y a plusieurs générations, au nom de l’égoïste conquête du monde par les européens. Voici pourquoi, via ce premier article, je compte ajouter ma première pierre à l’édifice, dans la croissance de la culture amérindienne. 

Mon histoire.

Pour que tu comprennes pourquoi cette culture me tient tant à cœur, pourquoi c’est cette histoire et non pas une autre que je veux contribuer à faire vivre aujourd’hui, je dois d’abord te partager mon lien avec l’histoire amérindienne et te dire comment celle-ci est parvenue à prendre une aussi grande place dans ma vie.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par la culture amérindienne. Les Indiens. Leurs plumes, leurs arcs et leurs flèches, leurs totems, et leur mode de vie, me faisaient vibrer comme aucune autre culture dans le monde. Depuis toujours, j’ai lu et découvert de nombreuses histoires sur eux. Des histoires romancées mais tirées de la vie réelle. Je m’identifiais à eux. Petite, je jouais à l’indienne dans le jardin, inventant des signaux de fumées, des chants et des danses sioux. Je ramassais des plumes pour m’en remplir les cheveux. Pour moi, c’était plus qu’un jeu de petite fille, je voulais être amérindienne.

Un jour j’ai compris. Je suis de ceux qui ne croient pas aux petits hasards dans la vie, ceux pour qui tout à un sens, tout à un lien, et pour qui rien n’arrive sans raison. La vie est un cycle et les liens entre les choses s’éclairent en grandissant. Alors pourquoi cette culture-là me faisait vibrer plus que n’importe quelle autre ?

Vers mes 8 ou 10 ans j’ai appris qu’une branche de mon arbre généalogique est Cherokee. Il s’agit d’un grand peuple amérindien issu de l’est des Etats-Unis. Lorsque j’ai fait cette découverte tout est tombé sous le sens. Cette passion et cette culture faisaient écho en moi.

Ce n’est pas une branche proche mais c’est une partie de moi qui est bien présente et qui essaie de ressortir et de s’exprimer depuis des années. De ce que j’ai compris, ma 3ème arrière-grand-mère, Katarina Hemken, était originaire du grand peuple Cherokee.

Le destin a suivi son cours, jusqu’à arriver à mes études supérieures. Là je fais la rencontre de mon chef de licence, qui lui-même avait étudié la culture amérindienne, et il nous transmettait son savoir en cours de culture générale, et de version anglophone. Pour moi, c’est à ce moment que le mot destin a prit tout son sens. En allant en licence de LEA je ne pensais pas un instant retracer les histoires amérindiennes.

Et pourtant… le rêve que je m’étais fait sur mes origines a éclaté. J’ai pris connaissance, mais conscience surtout, de l’ampleur des horreurs que les peuples amérindiens (que “mon peuple” je me disais au fond de moi) avaient vécus, et les conséquences que ces horreurs avaient encore sur eux aujourd’hui.  

Le déclic s’est fait en moi. Le besoin d’apprendre s’est décuplé. Ce savoir, que mon professeur a transmis dans son cours ne peut et ne doit pas s’éteindre. Et la condition de vie des amérindiens subsistant doit être améliorée, valorisée puis protégée. On leur a tout prit, de force, de leurs terres jusqu’à leur identité. Aujourd’hui il est de notre devoir à chacun de rattraper les choses. Et pour cela il faut parler, transmettre, et faire vivre l’histoire.

 

Ainsi, nous arrivons à aujourd’hui. Je viens seulement, à 21ans, de commencer mes premières recherches, mes premières notes, et ce grand travail d’introspection qui vibrait en moi depuis des années. Lisant des ouvrages, découvrant des documentaires, relisant mes cours de fac, les notes de ma famille, visitant des musées et des sites spécifiques. C’est un travail que je viens d’entamer, dans le cadre de ma dernière année de Licence, et que j’espère poursuivre toute ma vie. Les ébauches de ce temps passé derrière des documents, je compte les relater ici, dans ce premier article et dans plusieurs autres si possible. 

Cependant, je ne suis pas historienne, je ne prétendrai pas avoir fait, pour le moment, suffisamment de recherches et d’études approfondies pour pouvoir retracer l’histoire des indiens d’Amérique et des Cherokees. D’autres auteurs en parlent bien mieux que je ne pourrais le faire. Cependant, à mon jeune âge, et avec mes connaissances actuelles, je peux au moins vous transmettre les branches de la culture amérindienne sur lesquelles je me suis penchée. Ce que je sais de leur croyances  et vision du monde.

 

Dans l'oeil des amérindiens.

La date d’arrivée des premiers hommes sur le continents américain est incertaine. Les experts l’estime à 30 000 ans de ça, peut-être même 40 000. La théorie la plus largement répandue est que la population de chasseurs a traversé de la Sibérie à l’Alaska, empruntant la route appelée le détroit de Béring. Ce voyage a eu lieu alors que les deux continents étaient reliés par la glace. Puis, d’autres migrations, à d’autres époques auraient eut lieu, entre 20 000  et 10 000 ans avant J.C. 

Ce que l’ont sait en revanche, c’est que suite à ces migrations, différents peuples ont vus le jours en Amérique. Les Inuits, les Amérindiens, les Aztèques, les Incas, les Mayas et bien d’autres encore. Tous ont développés leur propre culture, leur mode de vie. Un des points qui relie la plus grande majorité de ces peuples et leur croyance en un Créateur, à l’image d’un Grand Esprit ou d’une Énergie nous dépassant tous. Cette croyance est transmise de générations en générations, guidant chacun vers un mode de vie respectueux de la nature et de tout ce qui l’entoure.

Les amérindiens, bien que divisés en différents peuples (Sioux, Cheyenne, Apache, Navajo, Cherokee,…) partagent les mêmes croyances fondamentales, même si leurs légendes varient d’une tribu à une autre. En voici les notions les plus importantes.

Amérindiens.

Les traditions et premiers enseignements des Indiens d’Amérique du Nord, permettent de comprendre ce qu’ils appellent “The Old Wisdom”, qui pourrait être traduit par l’Ancienne Sagesse ou Sagesse Originelle. 

Ces traditions culturelles transmettent des connaissances sur la nature qui permettent à chacun de préserver la “Terre Mère”. Selon ces croyances, nous ne faisons qu’un avec la Terre mère et par conséquent, la détruire reviens à nous détruire nous même…

Pour certains aujourd’hui, comprendre ces traditions spirituelles et sociales est une clé essentielle à notre survie.

 

Selon le point de vue des amérindiens, nous sommes tous apparentés dans le Grand Cycle de la Vie. Apparenté à chaque être humain mais aussi à chaque animal, oiseau et être vivant peuplant la Terre Mère. Autrement dit, nous sommes tous connectés à la Nature. Pour eux, il n’y a pas besoin de preuve “scientifique” à cela. Nous sommes tous dépendant des uns des autres et de la Terre Mère, et la Terre Mère dépend de chacun d’entre nous.

“Nous avons tendance à penser que nous sommes indépendants les uns des autres, tel des êtres uniques, des gens de différentes cultures vivant sur une seule Terre Mère. Mais en réalité chaque chose qui arrive à l’un d’entre nous arrive à tous. Le Tout Puissant nous connecte tous à l’énergie élémentaire de la vie, ainsi, si nous blessons un autre, nous nous blessons nous-mêmes. Chacun dépend de tous, et tous dépendent d’un seul. 

Chaque jeune Cherokee apprend que tout, autour de lui, incarne ses frères et ses soeurs. Il y a une raison à cet enseignement et à pourquoi il est vrai. Cet enseignement vient de la Sagesse Originelle, transmis par les Anciens, qui venaient d’une autre dimension et d’un autre temps. Ils ont compris ces faits et nous devrions les comprendre à notre tour, pour permettre la survie de chacun.” Citation d’un ancien Cherokee-Natchez, tiré du livre de J.T. Garett “Méditation with the Cherokee”.

J.T Garett est lui même membre d’une branche des Cherokee de Caroline du Nord. En tant qu’enseignant en médecine indienne, il s’appuie sur les fondamentaux de ce qu’il appelle la “sagesse ancienne” de ses aînés de la réserve Cherokee dans les monts Great Smoky. Son fils et lui ont mis au point des méthodes de présentation des “anciens enseignements” pour aider efficacement les gens d’aujourd’hui à apprécier et à comprendre la Voie de la Médecine Cherokee.

 

Levé de soleil sur les Monts Great Smoky. Une chaîne de Montagne de Caroline du Nord et du Tennessee où se situe une des réserves Cherokee.

Dans son ouvrage “Méditation with the Cherokee” il explique que la compréhension de ce que les amérindiens appellent la “Sagesse Originelle” commence par l’appréciation profonde de la beauté de la Terre Mère et de la Nature elle-même. Il appelle cela “the Rule of Acceptence” soit la règle de l’acceptation. Cette règle nous permet d’apprécier simplement ce qui est. Ce n’est pas essayer de tout changer pour le mieux. Cette règle nous dit que le simple fait d’apprécier quelque chose pour ce qu’il vaut à nos yeux est suffisant, aussi dure et impitoyable que puisse être la nature. Nous ne pouvons pas et ne devons pas chercher à améliorer la création de la Terre Mère et du Tout Puissant, la seule chose que nous puissions faire est de nettoyer nos propres  dégâts.

Une des rares façons d’embrasser cette règle de l’acceptation est de passer par la méditation. Celle-ci nous permettant simplement de nous reconnecter à la Nature et donc de laisser le Cercle Universel s’ouvrir à nous. 

Si tu es intéressé par la méditation Cherokee, je te laisse le lien de l’ouvrage de J.T. Garrett.

https://www.amazon.com/Meditations-Cherokee-Prayers-Stories-Healing/dp/1879181592

Si je dois tirer une première leçon fondamentale de mes recherches sur les croyances et cultures amérindiennes, je dirai que leur point commun est ce respect de la création de la Terre Mère. A contrario du point de vue de l’homme blanc, les amérindiens se voient sur le même pied d’égalité que chaque être vivant. Ils ne sont pas au “sommet” d’une chaîne alimentaire, ils ne se considèrent pas comme possédant une “intelligence” plus avancée que d’autres. Ils sont sur cette Terre Mère, et en respectent chaque création. Cette unité entre tous les être est leur force. Ils respectent ce qu’ils appellent le Grand Cycle de la vie, dans lequel chaque chose à sa place, et chaque être à son rôle à jouer.

Attention, on ne parle pas ici de religion. Il s’agit de modes de vies que ces peuples ont adoptés depuis les temps “des Anciens”. Ils parlent d’une connexion bien plus que spirituelle, mais de quelque chose d’ancré dans chaque cellule de chaque individu sur cette Terre Mère. Cette connexion universelle qui relie chacun, vivant comme défunt, est un héritage précieux, qu’aucun barbarisme ne saura effacer. Car il s’agit du travail du Tout Puissant.

 

 

C’est une notion qu’il est important de retravailler aujourd’hui selon moi. Ces peuples et leur croyances que nous pensions arriérées du temps de la conquête du monde, n’étaient-il pas finalement bien plus avancé que nous sur la compréhension de la vie et de son fonctionnement ? 

Nous parlons de cycle et de loi de la nature comme si nous étions extérieur à tout cela. Comme si du fait que nous ayons atteint des choses que d’autres espèces n’ont jamais su faire, nous étions différents. Mais les faits sont là, nous sommes tous dépendant de ce que les amérindiens appellent la Terre Mère. Et oui, nous le voyons bien aujourd’hui, la détruire reviens à nous détruire nous-même. 

Pour moi, il s’agit d’un seconde raison fondamentale pour laquelle nous ne pouvons pas laisser l’histoire et les croyances autochtones (pour ma part amérindiennes) s’effacer. Elles essaient depuis bien longtemps de faire entendre leurs voix, et il en va de la survie de chacun de les entendre. Il ne s’agit pas d’y adhérer, mais de les comprendre, et de les respecter comme nous n’avons jamais su faire jusqu’à présent. C’est en m’appuyant sur ces croyances que j’ai prit conscience de l’importance d’entamer mon travail de recherches sur les amérindiens. C’est avec passion que je créerai les articles à venir, et j’espère qu’ils te parleront avec la même force qu’ils me parlent aujourd’hui.

 

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