Cet article est le quatrième d’une série de 4 articles sur l’utilisation optimale d’Anki.
Si tu as la moindre question, n’hésite pas à me contacter.
Si tu ne les a pas lus, tu peux lire le 1er article ici, le 2e article ici et le 3e article ici
Table des matières
Une question pour toi…
Combien de répétitions penses-tu qu’il te faille pour te souvenir d’une idée pendant 3 mois ?
Une centaine ? Vingt ? Dix ?
Lorsque tu crées de bonnes flashcards + utilises les paramètres que je vais te montrer, la réponse est approximativement 5 répétitions réussies.
C’est extrêmement efficace.
Dans cette leçon, tu vas apprendre les paramètres Anki que je recommande et comment les paramètres fonctionnent d’une manière plus pratique.
C’est parce que je ne veux pas seulement que tu aies des modèles “prêts à l’emploi”, mais aussi une compréhension complète de la façon dont les conseils que je te donne fonctionnent.
Pourquoi ?
Parce que je veux que tu puisses penser par toi-même afin d’adapter les paramètres à ta propre situation.
C’est parce que, d’après mon expérience, les paramètres par défaut posent deux problèmes :
- Les intervalles par défaut (à la fois pour les nouvelles et les anciennes cartes) donnent une expérience d’examen vraiment médiocre. Les cartes plus récentes ne sont pas examinées aussi fréquemment, et les cartes plus anciennes reviennent à zéro lorsque tu n’es plus en règle, même partiellement. (c.-à-d. lors des moments où l’on parle le plus fort).
- Certains paramètres n’ont tout simplement aucun sens. Pour en revenir au premier problème, parfois Anki te ferait revoir une vieille carte comme si c’était une nouvelle carte dès que tu as un lapsus sur cette carte.
Une fois que tu utiliseras ces paramètres que je vais te donner, tu pourras éviter ces deux problèmes immédiatement, de sorte que tu auras une expérience de révision fluide à chaque fois.
Cela étant dit, je vais également partager avec toi les concepts sous-jacents (et fournir du matériel supplémentaire) pour que tu puisses les ajuster par toi-même.
Limites quotidiennes
Pour les limites quotidiennes :
- Nouvelles cartes par jour = 9999. Les nouvelles informations manquent de profondeur et doivent donc être étudiées immédiatement. Tu dois donc les récupérer afin de les rendre plus fortes – du moins, avant qu’elles ne disparaissent dans l’oubli alors que des concepts plus complexes sont encore loin devant.
- Nombre maximum de révisions = 9999. La rétention des connaissances passées facilite l’apprentissage futur. Mais note que cela ne peut être vrai que si tu as encodé ce que tu as appris avant de faire des flashcards. Sinon, tu n’obtiens qu’une rétention fragmentée et inutile qui ne peut pas être utilisée comme contexte sémantique activé.
Nouvelles cartes
Pour les nouvelles cartes, je recommande les paramètres suivants :
Les étapes d’apprentissage sont réglées sur 10m 1d 3d.
Cela signifie que si tu appuies sur “A revoir”, la carte apparaîtra dans 10 minutes et que si tu appuies sur “Correct”, la carte apparaîtra après 1 jour, puis après avoir ç nouveau appuyé sur “Correct”, tu la verras à nouveau après 3 jours.
Le premier chiffre correspond donc au nombre de minutes pendant lesquelles la carte s’affichera à nouveau si tu appuies sur “A revoir“.
Les deux chiffres suivants déterminent les intervalles lorsque tu appuies sur “Correct”.
Et comme le dit l’onglet, tous ces éléments ne s’appliquent qu’aux nouvelles cartes.
L’intervalle de graduation est fixé à 7j.
Mon raisonnement ici est d’avoir un intervalle graduel qui est un peu plus long que le double du dernier – ainsi nous continuons essentiellement les intervalles espacés que nous avons fixés dans les étapes d’apprentissage.
L’avantage de fixer ce nombre est que lorsque l’algorithme Anki entre en action, les intervalles futurs seront basés sur ce nombre. Plus d’informations à ce sujet dans un instant.
“L’ordre d’insertion” est réglé sur aléatoire.
Cela a pour effet de faire apparaître les questions de manière “mélangée”.
J’ai découvert par expérience que ce type de pratique intercalaire permet non seulement de mieux retenir les informations, mais aussi d’abolir les frontières entre les sujets.
C’est aussi pourquoi je recommande de laisser la pertinence déterminer la création des decks.
“Comment dois-je choisir les boutons de réponse pour les nouvelles cartes ?”
Je ne te recommande pas d’appuyer sur “Facile” tout de suite, car cela a tendance à sauter les “étapes d’apprentissage”.
Maintenant, ce n’est pas parce qu’une carte est facile à retenir maintenant qu’elle va être mémorisée dans le futur – nous avons tendance à croire le contraire (cf. Biais de stabilité) et c’est le piège dans lequel nous allons tomber si nous ne “filtrons pas les mauvaises cartes”.
Donc, pour être sûr, passe par toutes tes étapes d’apprentissage pour tes nouvelles cartes en appuyant sur “Correct”.
Évidemment, cela ne s’applique pas aux cartes graduées – ce qu’une nouvelle carte devient une fois que tu as dépassé les étapes d’apprentissage.
Tu le sauras quand la valeur que tu as mise dans l’intervalle de graduation apparaîtra dans ton bouton de réponse “Bon”.
Quand tu vois cette option, cela signifie que cette carte spécifique va être diplômée après que tu l’aies correctement répondue. (Pense aux étapes comme à une “classe” à l’école – tu obtiens ton diplôme une fois que tu as terminé)
Lorsqu’une carte a obtenu son diplôme, les boutons sur lesquels tu appuies après avoir répondu à cette carte détermineront alors la fréquence à laquelle cette carte apparaîtra à l’avenir, plutôt que les étapes d’apprentissage.
Paramètres pour les cartes graduées
Lorsque la carte est graduée, elle utilise les paramètres “Échecs” et “Avancé” :
Pour les étapes de réapprentissage, 10 minutes sont déjà suffisantes pour éviter le “rappel sans mémoire” lors de la révision des cartes périmées.
Je ne veux pas que mes cartes mal encodées disparaissent, donc je recommande de ne pas changer le traitement des pénibles en “Suspendre la carte”. (Cela arrive généralement lorsque tes cartes ne sont pas encodées ou pérennes).
Voici ensuite les paramètres “avancés”.
Règle “Intervalle maximum” sur un nombre réaliste, comme 180 ou 365.
Il n’y a aucun sens pratique à fixer l’intervalle maximal de répétition espacée à plus de 365 jours, quelle que soit la fréquence des répétitions. Il y a même un risque que la rétention se soit estompée et ait subi des interférences avant de pouvoir être répétée à nouveau si l’examen est prévu au bout de deux ans.
Tu peux te demander : “Combien de fois au moins devrais-je voir ce document en un an ?”, puis diviser 365 par ce nombre pour calculer les intervalles maximaux.
J’ai principalement utilisé Anki lorsque j’ai révisé pour mes examens, et j’ai remarqué qu’il y avait parfois des cartes qui sont censées être extrêmement faciles mais qui ont des intervalles très faibles.
Si tu constates que tu as ces cartes, cela signifie que tu les as oubliées d’une manière ou d’une autre après l’obtention du diplôme, et qu’elles ont déjà utilisé le “nouvel intervalle” par défaut, qui est de 0 %.
La facilité de démarrage détermine en grande partie la façon dont ton intervalle de graduation augmente au fil du temps.
En utilisant un intervalle progressif de 7j, tes programmes d’examen ressembleront à ceci par défaut :
- 7j
- 17.5j (7j x 2.50)
- 43.5j (17.5j x 2.50)
- 108.75j (43.5j x 2.50)
Traduction : Tu n’as besoin que de 5 rappels réussis pour être capable de te souvenir d’une carte pendant ~3 mois.
J’ai donc réglé le paramètre “Nouvel intervalle” sur 0,60.
C’est un point crucial, car si tu as oublié quelque chose dont tu te souviens avec succès depuis 3 ans, dois-tu vraiment te tester comme s’il s’agissait d’une nouvelle carte ?
CLAIREMENT PAS. Et c’est une utilisation inefficace du temps et de l’énergie pour une carte bien apprise.
C’est pourquoi nous concédons en fixant le nouvel intervalle à 60 %. C’est arbitraire, bien sûr, mais je ne recommanderais pas de descendre en dessous de 50 %.
Ainsi, si tu as une carte graduée et que tu as appuyé sur “Encore”, l’intervalle suivant sera fixé à 60 % de l’intervalle original. En d’autres termes, si tu es censé voir cette carte 100 jours pour une évaluation “bonne”, le fait d’appuyer sur “à nouveau” la fera apparaître après 60 jours (0,6×100=60) au lieu de 100.
Enfin…
Ne t’embête pas trop avec le “Facilité bonus” et le “intervalle dificile”.
Les paramètres que tu places dans l’intervalle progressif + l’utilisation d’un nouvel intervalle de 0,50~0,60 sont déjà les quelques paramètres essentiels qui ont le PLUS d’impact sur tes temps d’examen. Tu risques de compliquer davantage l’expérience d’examen si tu les modifies.
Si tu souhaites en savoir plus sur ces paramètres, tu peux le faire ici (version longue) et ici. (version courte)
“Comment choisir les boutons de réponse pour les cartes graduées ?”
Je recommande d’être plus conservateur en appuyant sur Facile et Difficile. Je recommande de n’appuyer sur “Facile” que si
tu connais l’information contenue dans une carte depuis très longtemps
Tu t’en souviens dès qu’on te pose la question.
Tu as appliqué les informations contenues dans la carte pour comprendre de nouvelles connaissances.
Tu le sauras une fois que tu y seras arrivé.
Les réglages ne sont pas une “science exacte” !
Si tu l’as déjà remarqué, ces intervalles sont incroyablement simples à modifier.
C’est parce qu’ils ne sont pas une science exacte.
Les concepteurs d’Anki ont en fait été critiqués pour ne pas avoir d'”intervalles optimaux”, mais pour leur défense, Nielsen a argumenté :
J’ai entendu cette critique à l’encontre des concepteurs de systèmes tels qu’Anki, selon laquelle ils font trop de suppositions ad hoc, qui ne s’appuient pas sur une compréhension scientifique systématique.
Mais que sont-ils censés faire ? Attendre 50 ou 100 ans, jusqu’à ce que les réponses soient connues ?
Abandonner la conception et devenir des spécialistes de la mémoire pour les 30 prochaines années, afin de pouvoir donner des réponses “scientifiques” à toutes les questions auxquelles ils doivent répondre lors de la conception de leurs systèmes ?
Donc…
Si ton but est d’utiliser Anki plus efficacement de manière pratique…
Tu n’as qu’à te concentrer sur le savoir-faire à plus fort impact plutôt que sur les détails.
C’est ainsi que tu obtiendras un “80/20” dans ton processus d’étude.