Deux légendes de peuples amérindiens:
Lorsque l’on étudie les légendes des peuples amérindiens, on apprend que chaque tribu à sa propre histoire sur les origines du monde et sur tout ce qui en découle. Il existe souvent des similitudes d’une légende à un autre.
Dans les légendes des natifs américains certains personnages sont récurrents. Les animaux ont très souvent un rôle important et sont personnifiés. Des éléments de la nature tel que le soleil, la lune, la forêt ou la pluie peuvent, eux aussi, jouer des rôles importants, avoir une conscience et agir comme le feraient des humains.
Ces légendes sont présentées comme des contes. Soit, ils retracent l’histoire de leurs ancêtres, soit ils parlent d’une création de la Terre mère. Ces contes expliquent le cycle et le sens de la vie, et sont la plupart du temps des enseignements moraux.
Ces légendes sont transmises oralement aux jeunes générations.
Pour cet article, j’ai voulu traduire deux légendes de grands peuples d’Amérique du Nord :
- The White Painted Woman (Légende Apache)
- Les deux loups (Légende Cherokee)
Légende Apache: White Painted Woman.
Traduction d’un extrait d’une vidéo YouTube: White painted Woman: An Apache legend:
“Il était une fois, une grande inondation. White Painted Woman (La Femme Peinte en Blanc), aussi connue sous le nom de Esdzanadehe, ou de Changing Woman (Femme changeante) a survécu à l’inondation dans une coquille d’ormeau. Elle erra sur Terre, après que les eaux du déluge se soient retirées.
Elle marcha jusqu’au sommet d’une montagne, où elle tomba enceinte du soleil. Plus tard, elle donna naissance à un fils qui s’appela “Tueur d’Ennemis” (Killer of Enemies).
Peu après, elle tomba enceinte de la pluie et donna naissance à son deuxième enfant “Fils de l’Eau” (Son of Water).
Le monde dans lequel le peuple vivait n’était pas sans danger. Des êtres sombres, comme l’Homme-Chouette-Géant, terrorisaient la tribu. Quand ses deux fils devinrent des hommes, ils se levèrent et tuèrent les géants de la Terre pour que l’Humanité soit en sécurité.
Quand ils revinrent victorieux, rapportant la viande qu’ils avaient chassée, La Femme peinte en blanc poussa un cri de triomphe et de joie qui sera repris plus tard par la Déesse Mère lors de la cérémonie du lever du soleil.
Plus tard, guidée par les esprits, White Painted Woman créa un rituel de puberté qui sera célébré par toutes les filles issues de son peuple. Elle apprit aux femmes de la tribu les rites de la féminité. Les jeunes filles découvriraient la réalité de la féminité grâce au travail acharné, aux exigences culturelles et à leur engagement envers chaque être humain. On attend d’une jeune fille qu’elle fasse don de sa personne pour son peuple. En retour, le peuple lui souhaite prospérité et longue vie.
La Femme peinte en Blanc avait aussi la capacité de changer d’aspect. […] Quand elle devint âgée, elle marcha vers l’est, en direction du Soleil, jusqu’à ce qu’elle se rencontre elle-même, plus jeune. Elle fusionna avec elle et redevint jeune à nouveau. Ainsi, il est dit que la Femme Peinte en Blanc peut renaître encore et encore, de génération en génération. “
Le rituel de puberté est encore pratiqué aujourd’hui au sein du peuple Apache. Il s’agit d’un rituel très important au cours duquel une jeune fille devient une femme. La Femme Peinte en Blanc est devenue un symbole de féminité, mais aussi de cycle et de vie pour ce peuple. On retrouve cette figure dans un grand nombre de leurs légendes. Elle est la mère de tous les Apaches.
Légende Cherokee: Les deux loups.
Traduction de la vidéo suivante : The legend of the two wolves.
“Il est dit qu’un ancien sage Cherokee enseignait un jour la vie à son petit-fils.
– Il existe une guerre en moi, dit l’ancien, une guerre entre deux loups. Un des deux loups est maléfique. Il est colère, envie, jalousie, chagrin, regret, cupidité, arrogance, apitoiement, culpabilité, ressentiment, infériorité, mensonge, orgueil, supériorité et égocentrisme.
Mais l’autre loup est bon. Il est joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, gentillesse, bienveillance, empathie, générosité, vérité, compassion et foi.
Puis l’ancien plaça sa main sur l’épaule de son petit-fils :
– Cette même guerre fait rage en toi. Ainsi que dans les cœurs de tous les hommes, de toutes les femmes et des enfants.
Le jeune garçon resta pensif un moment, puis demanda :
– Quel loup va gagner ?
La réponse du grand-père fut simple :
– Celui que tu nourriras.
J’ai appris que le sens de la vie ne réside pas dans le fait de savoir où, et jusqu’où je vais avancer, mais de comment je me sens au fond de moi.
Si je marche loin, mais que je suis en colère contre tous durant mon voyage, je n’avance nulle part. Si je franchis des montagnes, mais que je suis plein de rancune envers les autres pendant mon ascension, je ne franchis rien du tout. Si je pense voir beaucoup de choses, mais regarde les autres tels des ennemis, alors je ne vois rien.
Que nous marchions parmi les nôtres, ou seul à travers des collines, la joie et le sens de la vie dépendent uniquement de ce que nous ressentons au fond de nous. Nous ne voyageons seulement aussi loin et aussi haut que notre cœur est capable de nous porter.
Pour aller de l’avant, j’avais besoin de laisser derrière moi tout ce qui pouvait me ramener en arrière. Donc toi, quoique tu transportes qui puisse te faire reculer, laisses derrière toi.
– Quel loup va gagner ?
– Celui que tu nourriras.”
Cette histoire Cherokee a été reprise maintes et maintes fois et est aujourd’hui transmise dans de nombreux ouvrages. Il en existe différentes versions, mais la finalité reste la même. C’est une leçon de morale qui nous pousse à devenir la meilleure version de nous-même.
Cette mentalité est commune à beaucoup de croyances et de religions à travers le monde.
Les Cherokee l’illustrent par deux loups, mais cette notion de bien et de mal est dépeinte de différentes manières selon les cultures.